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L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes

Karine Lambert

Karine Lambert

Elles sont 5, de tous les âges, de tous les styles.

Il y a Rosalie, accro au yoga et qui ne peut oublier François. Il y a Simone, qui a élevé seule son fils Diego après avoir fui l’Amérique Latine et le père infidèle. Il y a Giuseppina, sicilienne mariée de force jeune et mère d’une fille qui lui a été enlevée par ses propres frères. Il y a encore la Reine, ancienne étoile de l’Opéra, dont le corps ne lui obéit plus et qui a imaginé cet endroit.

Tout va bien jusqu’à l’arrivée de Juliette, boule d’énergie et de vie, qui remet en question le fondement même de l’immeuble :

« aucun homme »

 

Juliette, que la vie n’a pas épargnée. Fille de parents centrés sur eux-mêmes et qui a un besoin maladif d’amour pour se sentir vivre.

Ce livre me donnait envie depuis très longtemps, le titre me plaisant tellement. Et je dois dire que je suis enchantée par sa lecture. Les personnages sont complètement drôles et attachants.

Ces 5 nanas et Jean-Pierre (le chat !!!) mènent une vie tranquille, dans laquelle elles ont banni, non pas l’amour mais les désillusions qu’il peut occasionner.

Chacune a souffert, de façon différente, de l’amour. A cause d’un homme, d’un père, d’un frère… Leur choix de vivre leur a permis de reprendre le contrôle d’une vie qu’elles pensaient ne plus pouvoir continuer ainsi.

Les échanges entre les personnages sont vifs et joyeux, mais aussi empreints d’une grande profondeur émotionnelle. Elles se comprennent, elles se complètent.

On peut se demander ce qui pourrait pousser une personne à se couper ainsi de la notion même de rencontre, pour éviter désillusions et souffrances.

Si on y réfléchit bien, cela ne paraît pas si fou que ça comme concept. Après tout, en cas de peine, on prend souvent l’habitude de se réfugier dans un cocon rassurant, quel qu’il soit. Ça peut être sa maison ou son appartement, un café, chez une amie.

Cet immeuble est comme un immense cocon protecteur et j’adore cette idée.

Ce livre est d’une gaieté folle, une ode à la vie et à la joie. La joie de vivre peut se trouver en toute chose. L’essentiel est d’y croire et de le vouloir.

Ce roman est magique. Il donne le sourire et je pense que beaucoup de lecteurs se seront reconnus à la lecture, que ce soit en un personnage ou une attitude, une parole.

Ces femmes (et ce matou) sont magnifiques. Petit clin d’œil à ce matin qui a su trouver sa place.

 

Marjorie