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L'hôtel

Yana Vagner

Yana Vagner

L’histoire :

 

Dans la neige, une femme tente de regagner le chalet où elle voit ses amis boire et discuter tranquillement. A deux doigts de la porte salvatrice, elle trébuche et se fait poignarder.

 

Ce n'est que le début d'un huis-clos angoissant dans une maison, "l'Hôtel", située en altitude et accessible uniquement en téléphérique. Neuf Russes, - quatre hommes, cinq femmes - membres d'une équipe de tournage s'y sont retrouvés pour un séjour d'une semaine à l'initiative de l'un deux, Ivan.

 

L'endroit est pourvu de nourriture et de bois de chauffage en quantité. Mais les portables n'y captent pas de réseau. Et bientôt une tempête glacée endommage le réseau électrique.

 

La découverte du cadavre de Sonia provoque un choc parmi les personnages, surtout quand ils réalisent que le meurtrier se trouve forcément parmi eux. Faute d'une meilleure solution, le cadavre est rapporté à l'hôtel et entreposé dans une espèce de chambre froide.

 

Le malaise s'installe, et l'on va découvrir que chacun a ses raisons d'en vouloir à Sonia. Un polar en huis-clos magistral, au sein d'un "hôtel" qui cristallise les tensions.

 

 

Mon avis :

 

Je remercie avant tout Babelio, l’opération masse critique et les éditions Pocket pour cette nouvelle découverte livresque. J’ai nommé l’hôtel de Yana Vagner. J’ai très peu lu de romans russes jusqu’à présent, ce fut donc l’occasion pour moi de découvrir cette auteure.

 

Entre la couverture, qui me fait penser au premier volet de la trilogie Cold Prey, et le résumé, j’ai été tout de suite emballée par cette lecture. Je vous présente l’histoire en quelques mots.

 

9 amis se retrouvent pour une semaine de vacances dans un chalet perdu en altitude, en présence du régisseur des lieux. Peu de temps après leur arrivée, l’un d’eux est tué et la tempête qui soufflera dans la nuit va les couper du monde.

 

Plus de téléphone, ni d’internet, ni d’électricité. Seulement eux, un cadavre et un tueur dans leur groupe. Qui a tué Sonia, et pour quelles raisons ? Va commencer pour le groupe une attente interminable, remplie de doutes et de questions.

 

Ce roman, c’est un subtil mélange de 10 petits nègres, un soupçon de Shining, le tout à la sauce russe, vodka et caviar. J’ai mis du temps avant de réussir à entrer dans ma lecture, pour une simple raison. Il y a trop de longueurs.

 

Quand le groupe va retrouver le corps de leur amie, et se rendre compte que le tueur est parmi eux, je m’attendais à des échanges houleux entre les protagonistes, des accusations lancées à tout va, voire à des règlements en bonne et due forme.

 

A la place, nous avons droit à une analyse de chaque personnage, de leur passé, de ce qui est arrivé pour les amener à devenir les adultes de maintenant et leur lien avec la victime.

 

Sous l’œil du régisseur, impartial et anonyme,  nous allons découvrir chaque membre de ce groupe et c’est à ce moment-là que vont commencer les lenteurs de l’histoire. Au final, on comprend très vite qu’ils sont amis depuis 20 ans mais ne se supportent pas et ne sont pas heureux dans leur vie.

 

On comprend assez vite également que chacun d’eux avait une raison de la tuer. Je m’attendais à des rebondissements dignes d’un thriller, mais au final ce ne fut pas véritablement le cas. Nous sommes plutôt dans un drame psychologique au final.

 

La mort de Sonia donne l’occasion au groupe de régler leurs différends latents, occultant la victime sur qui, au final, nous apprenons peu de choses, hormis qu’elle était la reine des garces.

 

Un autre personnage aussi a été trop occulté à mon goût : il s’agit d’Oscar, le régisseur. Obligé de supporter le groupe de russes et leurs manières déplorables, cet homme restera, à la fois présent mais aussi effacé. Il se dévoilera qu’à la toute fin de l’histoire, ce qui m’a déplu.

 

J’aurais apprécié d’en savoir plus sur lui et de le suivre plus intensément dans l’histoire. Il a été mon personnage favori d’ailleurs. Les autres intervenants sont tous aussi insupportables les uns que les autres, l’auteure les dépeignant d’une façon peu flatteuse pour eux, un savant mélange entre arrivistes, mal polis et arrogants. L’auteure dresse un portrait au vitriol de ce groupe de gens, froid et glaçant.

 

Je finirai par la plume de l’auteure, que j’ai trouvé très agréable à lire mais le style employé pour l’écriture de ce roman est quelque peu déconcertant, non romancé par moment. En effet, le texte donne l’impression d’être écrit comme s’il était parlé. J’avais déjà ressenti ça en lisant un roman français il y a deux ans et j’ai eu du mal à m’y habituer, donnant une impression de familiarité.

 

Dans l’ensemble, mon avis est mitigé. J’ai autant aimé que pas apprécié cette lecture. L’histoire imaginée est prenante, on ne peut s’empêcher de continuer notre lecture pour connaître le fin mot de tout ceci, mais certaines lenteurs gâchent le rythme de l’histoire. Le type de narration utilisé peut être déstabilisant par moment.

 

Au final, ce fut une belle découverte mais je ne fus pas captivée par l’histoire.

 

Marjorie