Georgia Caldera
L’histoire :
D’aussi loin que remontent ses souvenirs, Andraste, issue d’une longue lignée de sorcières, vit dissimulée aux yeux du monde. Son univers restreint ressemble à s’y méprendre à une cage dorée, elle qui ne rêve que de s’envoler.
C’est alors qu’une invitation de la main même de la Reine vient bousculer les plans de sa grand-mère qui dirige la famille d’une main de fer.
Et, une requête royale ne se refuse pas… à moins de souhaiter perdre la tête. Sa découverte du monde commence, très loin de ce qu’elle imaginait.
La cour est pleine de danger, de rumeurs et de règles qu’elle ne maîtrise pas.
Mais sa plus grande erreur est de succomber au regard aussi noir que la nuit de lord Thadeus Blackmorgan.
Mon avis :
Nouvelle LC de mon club de lecture, nous nous sommes lancées avec les filles dans ce roman de Georgia Caldera, nous replongeant avec plaisir dans l’univers steampunk.
Comme le titre le précise, l’auteure nous emmène dans l’Angleterre de la Reine Victoria, dans un monde totalement imaginé où se mêlent bonne société, magie et autres conceptions en tous genres.
Nous suivons ainsi les aventures d’Andraste, jeune sorcière semblant dépourvue de talent, cloîtrée chez elle sur ordre de sa grand-mère Helen, et destinée depuis son plus jeune âge à un prince du nord, barbare puissance mille. Ses cheveux presque blancs et ses yeux violet en font une personnalité à part.
Sommée par la Reine Victoria de venir au palais à Neolondonia, Andraste arrive accompagnée de sa sœur ainée Ruth et, un soir, fait la connaissance (intime) de Lord Thadeus Blackmorgan.
Je dois dire que là, déjà, j’ai été un peu estomaquée par la vitesse à laquelle ils font connaissance, pour une période aussi prude de l’histoire anglaise. Alors promise à un autre, elle se laisse aller avec un parfait inconnu.....
S’ensuivent de nombreux passages de conflits entre nos deux héros principaux, de prises de becs violentes, de « je t’aime moi non plus » et nombre de « je te fuis tu me suis, je te suis tu me fuis ». De quoi en perdre son latin.
Il faut comprendre qu’une malédiction semble toucher la famille de Blackmorgan, invoquée par la famille d’Andraste. Un but caché est derrière toute cette histoire que je vous laisse découvrir.
L’auteure a choisi de faire relater l’histoire par le biais de chapitres courts et rapprochés, narrés par les différents personnages. De temps à autre, un personnage inconnu ou très secondaire s’insère dans la rythmique, apportant des indications nouvelles.
Aussi, pour ne pas spoiler l’histoire, je vais plutôt relater mes pensées quant à cette lecture et mon avis objectif.
L’histoire est centrée à 90% sur nos deux personnages principaux et leur histoire d’amour naissante. La relation entre Andraste et Thadeus est assez particulière. On sent une attirance indéniable et rapide, un lien profond qui se construit entre eux au fur et à mesure de l’évolution de l’histoire. Néanmoins, certaines choses ne m’ont pas toujours plu.
La personnalité d’Andraste met du temps à se révéler, la faisant demeurer assez longtemps dans la position de petite chose fragile. Sa force est présente mais endormie par des années d’enfermement dans sa prison dorée et son manque de confiance en elle. Elle va se révéler et j’ai adoré la découvrir ainsi.
La personnalité de Thadeus, à l’inverse, est très forte mais aussi très barbare. Son côté sombre, frôle l’indélicatesse très souvent, mais sa vie passée, sujet abordé au fur et à mesure, le rend plus vulnérable et plus acceptable au fil de l’histoire.
On devine une énorme fêlure sous la carapace, le rendant beaucoup plus attachant et craquant (oui oui je suis une fille, je craque pour les barbares au cœur tendre de nougat).
Concernant les personnages secondaires, ils sont plutôt invisibles et pas assez présents à mon goût. Je pense, par exemple, à Ruth, la sœur d’Andraste, ou encore au capitaine Brighton, allié de Thadeus, sans oublier la Reine Victoria et son fils, dont les rôles ne sont pas sans conséquences sur l’histoire.
Je trouve cela dommage de les occulter à ce point, au bénéfice du duo Andraste/Thadeus.
Enfin, et je le souligne, Georgia Caldera a une plume magnifique. Son style est très agréable à lire et sa façon de narrer les scènes « osées » est tout simplement sublime, réussissant à éviter le cliché pour transformer du sexe en magie.
En résumé, cette lecture fut l’occasion de me permettre de découvrir une auteure française de talent et j’ai beaucoup apprécié ce premier tome. Je pense que certains passages auraient pu être supprimés, beaucoup trop long et pas spécialement utiles à l’histoire. Mais dans l’ensemble, ce fut une très belle découverte. J’ai également adoré la façon dont l’auteure a terminé son histoire, une ouverture sur une suite (que je vais m’empresser de très vite lire) qui ouvre de nouvelles perspectives.
Enfin, et mon coté romantique non assumé a été réjoui, j’ai adoré la fin. Je n’en dis pas plus. Très bonne lecture à vous.
Marjorie